Comment vous êtes-vous rencontré·e·s ?
Florence : Lors des AG de la Maison d’Initiative, les réunions d’entrepreneur·e·s… Et puis moi, j’avais pris contact avec les collègues de l’Ariège, dont fait partie Nicolas (ndlr : bien que basée à Toulouse, la Maison de l’Initiative possédait une antenne en Ariège).
Comment vous décririez votre activité en quelques mots ?
Florence : Je suis consultante, j'accompagne au montage, financement et évaluation de projets d'ESS favorisant le développement local, plus particulièrement sur les territoires ruraux,
Nicolas : Je suis spécialisé en formation-action. J’accompagne des projets d'innovation économique et sociale, des projets de transition, avec notamment une spécialisation dans le secteur culturel.
Mathilde : Je suis consultante et formatrice pour des projets d’innovations.
Pourquoi avez-vous eu envie de travailler ensemble ?
Nicolas : Florence et Mathilde ont d’abord travaillé en duo.
Mathilde : Je travaillais pour un client dans le médico-social, et je cherchais quelqu’un qui puisse aider mon client sur la partie « recherche de financements ». J’ai demandé à Florence d’intervenir sur une demie-journée. On s’est bien entendue.
Florence : Oui, et il y a plus d 'un an j’ai été contactée par une fédération régionale culturelle. Ils voulaient être accompagnés et formés à l’animation territoriale. Depuis la fusion des régions, leur problématique était de savoir comment intervenir sur une échelle aussi grande que l’Occitanie. Le sujet était vaste, complexe, et j'ai voulu m’associer. Je savais que Nicolas avait une bonne connaissance du domaine culturel et une approche territoriale forte, quant à Mathilde, elle pratique beaucoup ce type de tests et d’expérimentations. On aurait pu aborder ce sujet de manière théorique, mais ce qui nous plaisait, c’était surtout l’approche de terrain et donc on a voulu expérimenter pour apprendre et former les équipes.
Quels sont les avantages à travailler en collectif ?
Mathilde : D’abord la complémentarité des approches, la convivialité aussi, parce que ça compte, et enfin le soutien mutuel.
Nicolas : Moi j’ai appris plein de choses : des méthodes de travail, des choses sur moi aussi ! Et en toute modestie, je trouve que notre travail est de bonne qualité (rires).
Florence : C’est vrai qu’il y a eu d’intenses moments d’intelligence collective. En apportant chacun notre petite pierre, on a produit des choses qui nous dépassaient, et je pense que le client était aussi content d’avoir trois regards différents. D’être trois, ça nous a aussi permis d’animer des groupes plus importants, on a pu associer des membres du CA, des adhérents… et donc d'associer des parties prenantes au-delà du noyau qu’il s’agissait de former.
Nicolas : Et puis, quand on est à plusieurs, on est tout le temps bon, parce qu’il y a une prise de relai permanente. C’est plus dynamique. Dès qu’une activité est terminée, il y a un·e nouvel·le intervenant·e avec un nouveau rythme. Sur une journée de formation, ça compte !
Mathilde : J’ai bien aimé aussi le fait de croiser nos subjectivités. C’est intéressant de voir comment chacun analyse les choses. C’est un plus pour le client. Et puis, c’est moins de stress, parce que tu n'es pas seul·e.
Nicolas : C’était un sujet ambitieux. Seul·e, ça aurait été compliqué. On a fait un truc plus large que chacun·e de nous.
Et les contraintes ?
Florence : On a eu beaucoup de temps de préparation, mais c'était aussi pour le plaisir et l'intérêt de réfléchir collectivement. En revanche, les temps post séance (rédaction de CR et supports de formation) sont raccourcis car alternativement pris en charge.
Nicolas : Une autre contrainte, c’est le temps de coordination. Trouver des temps où on est tous·tes disponibles, ce n’est pas toujours évident.
Florence : Et il y a des moments où on a des énergies différentes et il faut pouvoir/savoir composer avec. Mais justement, c’est l’intérêt du collectif. On n’est pas obligé d’avancer au même rythme, au même moment. Si un·e doit être un peu en retrait sur un temps de la mission, ce n’est pas un problème, car les autres peuvent prendre le relais. Il faut simplement que ce mode opératoire soit posé au départ.
Nicolas : Finalement c’est aussi un avantage d'avoir des énergies différentes.
Et la Maison de l’initiative dans tout ça ?
Nicolas : Elle est à l’origine de notre rencontre.
Florence : Pour le client, il n’a qu’un seul interlocuteur, une seule facture. La Maison de l’Initiative permet vraiment cet agrégat de compétences. Dans la situation dont on parle, on a assemblé des forces à la fois similaires (3 consultants) et complémentaires, mais on peut aussi aller voir au-delà, et faire appel à des entrepreneur·e·s et des compétences qui nous sont plus lointaines, toujours dans l’optique de satisfaire une demande. J'ai par ex pu travailler plusieurs fois avec un associé graphiste, et une décoratrice de ma coopérative pour un événement.
Mathilde : Il y a un côté réflexe. Quand on a un besoin en compétence, la première chose qu’on fait c’est regarder si on ne va pas le trouver à la MI.
Nicolas : Oui, ce qui est rassurant, c’est qu’a priori on partage quelques valeurs communes. Il y a une confiance mutuelle qui se crée.
Mathilde : Même avec ceux qui sont passés par la MI et qui n’y sont plus, il y a un lien "filial".
Florence : Ce qui est déclencheur, c’est une première "petite" mission. On se repère, on se teste. Ensuite, on peut faire plus gros. On a besoin de multiplier les petits moments de connexion pour se connaître, se repérer, savoir si on pourra travailler ensemble, se faire confiance.
Nicolas : Oui, ces liens se font de manière progressive.
Mathilde : Et pas de manière cadrée. Il faut que ça reste des moments fluides, humains, quelque chose de naturel.
L’anecdote de la machine à café ?
Mathilde : Une fois, lors d’une session virtuelle, il y a eu une grande tension entre des membres de l’équipe qu’on accompagnait et on a suspendu la séance. C’était un moment à la fois déstabilisant et plein d’apprentissages. Dans ces cas-là, on est content d’être en équipe et gérer ça à plusieurs.